Il s’agit de la quatrième étude de recherche évaluée par des pairs sur l’ASMR. Elle a été publiée le 30 mars 2017 dans la revue Multisensory Research.
L’article de recherche est intitulé “Assessing individual variation in personality and empathy traits in self-Reported Autonomous Sensory Meridian Response”.
Le Dr Agnieszka Janik McErlean (Département de psychologie, Université James Cook, Singapour) et le Dr Michael Banissy (Département de psychologie, Université Goldsmiths de Londres, Royaume-Uni) ont mené les recherches et cosigné l’article.
L’étude a consisté en une enquête en ligne administrée à deux groupes de participants d’un âge moyen de 26 ans
Le premier groupe était composé de 83 personnes ayant répondu à l’ASMR (70 % de femmes), recrutées dans un groupe Facebook sur l’ASMR, qui ont déclaré avoir expérimenté l’ASMR.
Le second groupe était composé de 85 non-répondants à l’ASMR (80 % de femmes) recrutés parmi les étudiants d’une université locale qui ont déclaré ne pas connaître l’ASMR.
L’enquête a évalué trois domaines généraux :
- La personnalité
- Empathie
- Réponses au déclenchement de l’ASMR
Pour l’évaluation de la personnalité, les chercheurs ont utilisé le Big Five Inventory pour mesurer les cinq grands traits de personnalité
- L’ouverture d’esprit : le degré d’imagination, d’excitation et de curiosité d’une personne.
- L’agréabilité : la propension à l’altruisme et à la conformité.
- Conscience : degré de dévouement, de compétence et d’autodiscipline.
- Extraversion : degré de sociabilité et d’énergie d’une personne.
- Le névrosisme : le niveau d’anxiété, de conscience de soi et de vulnérabilité de l’individu.
Les deux groupes ont montré la même tendance pour la force des types de personnalité au sein de chaque groupe, de la plus forte à la plus faible : Ouverture > Agréabilité > Conscience > Extraversion > Neuroticisme.
Cela signifie que l’ouverture était le trait le plus dominant et que le névrosisme était le trait le moins dominant dans les deux groupes.
Cependant, les personnes ayant répondu à l’ASMR ont obtenu des scores significativement plus élevés pour l’ouverture et des scores significativement plus faibles pour la conscience que les personnes n’ayant pas répondu à l’ASMR.
Cela signifie que les personnes ayant répondu à l’ASMR peuvent être plus ouvertes aux nouvelles expériences et avoir moins d’autodiscipline que les personnes n’ayant pas répondu à l’ASMR.
Pour évaluer l’empathie, les chercheurs ont utilisé l’indice de réactivité interpersonnelle pour mesurer les traits d’empathie
- Fantasme : propension à s’immerger dans un roman ou un film.
- Préoccupation empathique : capacité à se sentir désolé et concerné par les autres en détresse.
- Prise de recul : capacité à adopter le point de vue d’autrui.
- Détresse personnelle : sentiment d’anxiété induit par la détresse des autres.
Les deux groupes ont montré une tendance similaire, mais légèrement différente, concernant la force des types d’empathie au sein de chaque groupe.
Traits d’empathie des personnes ayant répondu à l’ASMR, du plus fort au plus faible : Fantasme > Préoccupation empathique > Prise de recul > Détresse personnelle.
Traits d’empathie chez les non-répondants à l’ASMR, du plus fort au plus faible : Prise de recul > Préoccupation empathique > Fantasme > Détresse personnelle.
Cela signifie que la fantaisie était le trait d’empathie le plus fort chez les personnes ayant répondu à l’ASMR, mais que la prise de perspective était le trait d’empathie le plus fort chez les personnes n’ayant pas répondu à l’ASMR. Dans les deux groupes, la préoccupation empathique était le deuxième trait le plus fort et la détresse personnelle le plus faible.
Il est intéressant de noter que les deux seuls traits qui diffèrent significativement entre les deux groupes sont la fantaisie et la préoccupation empathique
Les personnes ayant répondu à l’ASMR ont obtenu des scores significativement plus élevés pour la fantaisie et la préoccupation empathique que les personnes n’ayant pas répondu à l’ASMR, et les deux groupes ont obtenu les mêmes scores pour la prise de perspective et la détresse personnelle.
Cela signifie que les personnes ayant répondu à l’ASMR peuvent avoir une plus grande propension à s’immerger dans un roman ou un film, et peuvent avoir une plus grande capacité à s’apitoyer et à se préoccuper d’autres personnes en détresse que les personnes n’ayant pas répondu à l’ASMR.
Le troisième grand axe de l’enquête en ligne comprenait des questions sur les déclencheurs de l’ASMR
Ces données n’ont été recueillies qu’auprès des répondants à l’ASMR.
Pour la première série de données, les participants ont été invités à répondre à la question suivante : ” Qu’est-ce qui vous motive à regarder des vidéos ASMR ” et ont été autorisés à taper leur réponse. Des détails supplémentaires sur les données ci-dessous ne figurant pas dans la publication ont été fournis directement par l’auteur principal.
Motivation pour regarder des vidéos ASMR :
- Pour se détendre ou déclencher l’ASMR (86 %)
- Pour déclencher l’ASMR (79 %)
- Pour se détendre (59 %)
- Pour aider à s’endormir (41 %)
- Pour réduire l’anxiété (11%)
Pour la série de données suivante, les participants ont répondu à la question suivante : “Quel est votre déclencheur préféré, celui qui est le plus susceptible de provoquer l’ASMR ?” et, là encore, ils ont été autorisés à taper leur réponse.
Les 3 principaux déclencheurs d’ASMR rapportés pour induire l’ASMR :
- Chuchotement (41 %)
- Bruits croustillants (36 %)
- Attention personnelle (35 %)
Pour les séries de données suivantes, les participants ont reçu la consigne suivante : “Veuillez indiquer si les déclencheurs suivants ont un effet sur vous (induisent l’ASMR) et dans quelle mesure.” Les options d’effet étaient les suivantes : “aucun effet ; sensation désagréable/inconfortable ; effet léger ; effet fort (induit facilement l’ASMR)”. Une liste de déclencheurs a été fournie. Les méthodes indiquent que la liste des déclencheurs était “les déclencheurs couramment utilisés dans les vidéos ASMR”.
Les 5 principaux déclencheurs signalés pour induire l’ASMR (premier pourcentage = effet léger + fort)
- Chuchotement (85 % ASMR, 54 % ASMR fort)
- Jeux de rôle de visites au spa (78 % ASMR, 40 % ASMR fort)
- Brossage des cheveux (76 % ASMR, 49 % ASMR fort)
- Jeux de rôle de visites chez le médecin (72 % ASMR, 45 % ASMR fort)
- Tapotement des doigts (69 % ASMR, 21 % ASMR fort).
Les 5 principaux déclencheurs signalés comme ayant un effet désagréable/inconfortable :
- Bruits de nourriture (25%)
- Plastique froissé (12 %)
- Papier d’emballage froissé (10%)
- Tapotement des doigts (5%)
- Jeux de rôles de médecins (4 %)
Les 5 principaux déclencheurs n’ont aucun effet :
- Serviettes pliées (61%)
- Bruits de repas (49%)
- Jeux de rôle au bureau (34%)
- Dactylographie (33 %)
- plastiques froissés (31%)